Vincent Brassart, président de la Tablée des chefs
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Vincent Brassart, président de La Tablée des Chefs France

Chef, Vincent Brassart ne l’est pas, il ne l’a jamais été, mais il a longtemps travaillé dans la restauration. Assez longtemps pour constater la quantité de nourriture qui était régulièrement jetée, jusqu’au jour où il ne l’a plus supporté, c’était une soirée dont il se souvient comme si c’était hier : « Ça se déroulait dans un lieu parisien très prestigieux pour une entreprise du cac 40, je travaillais comme traiteur, c’était une soirée pour 500 invités et pour une question de timing un des plats n’avait pas pu être servi. J’ai dû jeter 500 plats à la poubelle. En rentrant chez moi ce soir-là, je me suis juré de faire quelque chose pour que ça n’arrive plus. » Mais Vincent ne sait par où commencer alors il commence par Internet. Il découvre La Tablée des Chefs, une structure québécoise fondée et dirigée par Jean-François Archambault… qui le reçoit et lui propose d’ouvrir une antenne française. Voilà Vincent lancé !

C’était il y a dix ans. Depuis, l’association avance sur deux jambes : nourrir, avec la production et distribution de repas destinés aux bénéficiaires de l’aide alimentaire et éduquer grâce à des cours de cuisine et de sensibilisation à une alimentation saine dans des collèges en réseau d’éducation prioritaire et des maisons d’enfants à caractère social. Alors que l’inflation des produits alimentaires continue, l’initiative est plus que jamais utile : « Nous avons commandé une étude à l’Ifop qui révèle que 42 % des personnes gagnant le Smic ou moins ont supprimé certains repas. » Dans ce contexte, la mission de l’association n’est plus seulement d’apprendre à bien manger, mais d’apprendre à bien manger sans dépenser plus. Et le goût alors ? « On avait un jeune garçon qui faisait un stage dans un restaurant étoilé. Je suis venu le chercher à la fin de la journée et il avait un sourire jusqu’aux oreilles. Je lui ai demandé pourquoi ? Il m’a répondu qu’il avait aidé à préparer un risotto et que le chef avait pris une cuillère pour qu’il goutte avec lui. Le risotto était tellement bon qu’il n’avait pas pu s’empêcher de sourire… et de me remercier, parce que ça faisait plusieurs mois que ça ne lui était pas arrivé. » Force est de constater que pour le goût et le reste, Vincent se débrouille comme un chef !

Cet article est tiré de respect 07, numéro qui explore l’accueil et l’hospitalité. Exclusivement disponible sur la boutique respect :

respect 07
BIENVENUE ?

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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