Nina Chini

Nina Chini

Elle est arrivée, dans ce café où nous avions convenu de nous retrouver, avec quelques minutes de retard, elle s’excuse poliment. Nina Chini est sérieuse, modérée selon ses propres mots, elle n’a pas l’allure d’une combattante. Pourtant cette jeune maman a passé sa vie professionnelle (et au-delà) à lutter pour le climat et, peut-être surtout, contre les forces d’inertie de la grande machinerie administrative. Nina est haut-fonctionnaire, et elle le revendique, car, pour elle, c’est de l’intérieur que la transformation commence. Porter la voix du climat là où se prennent les décisions depuis presque dix ans. Nous sommes le lendemain de l’ouverture de la COP 27 en Egypte, sa dernière COP en tant que cheffe du bureau Climat et coordinatrice de l’équipe climat interministérielle.

Est-ce que ça sert encore à quelque chose une COP ?

C’est le grand événement qui permet, pendant deux semaines, que le monde entier parle du climat. Ce genre de rendez-vous, même s’il a beaucoup de limites, met le climat à l’agenda politique : il va bien falloir dire quelque chose et s’engager à tenir ce qu’on dit, ça pousse les dirigeants à agir.

Pourtant on n’entend que les discours…

Dans les COP, il y a une dimension technique et une dimension politique. Le politique est très visible mais les avancées se produisent plutôt au niveau technique. D’un côté, tu as un discours très visible qui dit « Il faut agir », et ensuite vient la question « Mais que fait-on ? ». Le climat, c’est toujours une question d’urgence. Tu as l’urgence de l’action climatique et l’urgence politique, ce sont deux temps complètement différents, qui se connectent à certains moments. Mais ce ne sont que des points, tu ne peux pas tirer un trait continu.

Revenons en arrière, à quel moment tu t’es dit que le climat serait ton engagement ?

J’ai eu la chance de grandir en dehors de Paris, à côté de Montpellier. J’ai de la famille dans l’agriculture, j’ai vu toutes les problématiques qui se posaient à eux. J’ai fait l’école Agroparistech et j’ai passé six mois en Suède dans le cadre d’un stage autour de l’environnement, l’énergie, le climat. Je me suis dit qu’il fallait mettre mon énergie à ça, à essayer, à ma petite échelle, de changer les choses de l’intérieur…

Propos recueillis par Antoine Leiris

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 4 qui explore les recoins, les marges, les idées et les actions des jeunes engagés et des porteurs d’utopie. Exclusivement disponible sur la boutique respect :

respect 04
AUJOURD’HUI, DEMAIN

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

Inscrivez-vous à notre newsletter