Sup de sub, « dix mois d’art à haute dose pour se réinventer »

« L’action-école Sup de Sub a été établie la première fois à Aix‑Marseille‑Provence en 2012, pour 20 jeunes adultes de la cité du Bois de l’Aune, par lfks, La Fabriks, groupe international d’artistes, de chercheur·euse·s et ingénieur·e·s rassemblé·e·s depuis 1990 autour d’un usage de la création artistique de haut niveau en tant qu’instrument d’actions à visée sociale directe et concrète. »

Kerenza Marin : « Cette formation m’a permis d’y voir plus clair. »

Peux-tu te présenter et raconter ton parcours ?

Je m’appelle Kerenza Marin, j’ai 18 ans. Au niveau scolaire, ça a toujours été très compliqué.
J’ai lâché l’école très tôt. En plus de mes problèmes personnels, j’étais dans une école privée
assez stricte. Ce système de notes, d’évaluations, de devoirs, je trouvais que c’était beaucoup trop étouffant.

Que t’a apporté cette formation ?

Ce qui m’a le plus apporté, c’est vraiment ce côté développement personnel et esprit collectif.
Comment s’adapter à telle personne, en fonction de tel travail ? Comment créer son projet ?
Ça m’a permis d’y voir plus clair.

Aujourd’hui, à quoi aspires-tu ?

Quand on est arrivés dans l’école, on s’est tous dit : « Ok, c’est notre miracle et quand on sortira
d’ici, on aura forcément quelque chose. » Or, ça n’a pas du tout été le cas pour tout le monde,
mais l’école nous a appris que ce n’était pas spécialement grave. Et on ne peut pas nier qu’on est
sortis d’ici avec beaucoup plus de clés, de contacts et d’envies.

 

Yanick Abderamane : « J’ai beaucoup plus confiance en ce que je fais. »

Peux-tu te présenter et décrire ton parcours ?

Je m’appelle Yanick Abderamane, j’ai 25 ans. J’ai connu un parcours un peu classique, c’est-à-dire bac ES, puis DUT technique de commercialisation et une LEA anglais/russe. Après, je ne savais pas trop dans quoi me lancer. J’ai donc fait des petits boulots à droite et à gauche, après j’ai fini à Sup de Sub.

En quoi cette expérience t’a-t-elle aidé ?

Avant, j’étais dans un processus classique d’études supérieures. Je faisais des études pour trouver un travail, mais je n’arrivais pas à donner du sens à ce que je faisais. La formation m’a aidé à accepter le fait de ne pas savoir forcément ce qu’on veut.

En quoi l’approche de cette école diffère-t-elle de tes autres expériences d’apprentissage ?

Comme on apprend à travers l’art, on réapprend ce que l’on sait déjà, mais d’une nouvelle manière. Le fait d’être constamment entouré d’artistes qui nous partagent leur point de vue sur
les choses, sans qu’on les prenne pour des vérités, nous implique dans ce que l’on apprend. On se met au centre de nos propres réflexions, sans jugement…

Propos recueillis par Elise Poitevin

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 3 qui explore les recoins, les marges, les idées et actions des défis posés par « éduquer » et « habiter ». Exclusivement disponible sur la boutique respect :

respect 03
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TOIT, NOUS

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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