Bureaux vides
Crédit : Kate Sade/Unsplash

Des entreprises accueillent des SDF la nuit et les week-ends

L’association Les Bureaux du cœur met en relation des entreprises et des personnes en grande précarité, pour permettre à ces dernières de disposer d’un toit lorsque les bureaux ne sont pas utilisés.

Selon les estimations de la Fondation Abbé Pierre, la France compte aujourd’hui près de 300 000 sans-domicile fixe. Un chiffre qui a doublé depuis 2012… Face à l’urgence, des citoyens se mobilisent et tentent de trouver des solutions. C’est le cas de Pierre-Yves Loaëc, président-fondateur des Bureaux du cœur, qui invite les entreprises qui le peuvent à héberger des personnes en grande précarité lorsque leurs locaux ne sont pas utilisés par leurs salariés.

En effet, même lorsqu’ils se vident de leurs employés le soir, les bureaux sont pour la plupart toujours chauffés. Et ce, durant toute la nuit. Alors pourquoi ne pas les transformer en lieux d’hébergement pour accueillir des sans-domicile ? D’autant que la majorité des bureaux disposent de sanitaires, d’une cuisine et parfois même de douches. C’est de cette réflexion que sont nés les Bureaux du cœur en 2019. Aujourd’hui, l’association permet à 39 personnes en grande précarité de bénéficier d’un toit la nuit et les week-end. Des personnes aux profils variés, comme l’expliquait Pierre-Yves Loaëc à TV5 monde : « Ce projet s’adresse aux travailleurs pauvres, aux étudiants en situation de grande précarité, aux demandeurs d’asile, aux réfugiés, aux femmes victimes de violences qui ont dû fuir leur domicile… »

Quelles conditions pour les hôtes et les invités ?

Pour mener à bien leur mission, les Bureaux du cœur travaillent avec des associations traitant des problèmes de logement de personnes en grande précarité, et accompagnent les entreprises dans leurs démarches d’accueil. Dans un premier temps, l’association se rend dans les locaux pour valider ou non les conditions d’accueil, et, dans un second temps, elle organise une visite avec le futur invité. Si la visite est concluante, le projet d’accueil peut commencer, pour une durée de trois mois (renouvelable).

Les entreprises souhaitant prêter leurs bureaux doivent disposer à minima :

  • d’un coin lit,
  • d’une armoire fermant à clé,
  • d’un four micro-ondes
  • et d’un accès aux sanitaires avec douche si possible.
Concernant l’invité, il doit :
  • être majeur,
  • être seul,
  • s’engager à respecter les horaires de l’entreprise,
  • et ne pas avoir de problème d’addiction ni de traitement médical lourd.

Les Bureaux du cœur comptent aujourd’hui 14 antennes dispatchées à Nantes, au Mans, à Annecy, à Montpellier et dans l’Essonne. Mais l’objectif de l’association est d’essaimer partout en France, et ainsi permettre à 4 500 personnes de disposer d’un logement temporaire d’ici à trois ans.

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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