Les Relais Parents Enfants (REP) permettent de maintenir le lien entre un enfant et son parent incarcéré. En Isère, notamment, des bénévoles accompagnent les enfants aux parloirs et favorisent le dialogue.
Maintenir le lien familial, malgré les barreaux, c’est la mission du Relais Parents Enfants Isère. L’association encourage les échanges au sein des familles et accompagne les enfants dans les parloirs rendre visite à leur parent incarcéré. « Notre grand souci, c’est que l’enfant sorte de son silence et fasse entendre à ses parents ce qu’il en est pour lui, appuie Martine Noally, présidente de l’association. Souvent tout le monde pense qu’il va bien. Mais ce silence peut être la couverture d’une tristesse ou d’une dépression. » Le Relais Parents Enfants travaille beaucoup autour de la parole. En essayant que la relation soit suffisamment bonne pour que l’enfant s’autorise à s’exprimer. « Parfois, ils ont des paroles très décapantes pour les parents, en leur faisant réfléchir à ce qu’ils leur donnent à vivre : “C’est quand que t’arrêtes de boire ?” ou “Est-ce qu’en sortant tu vas arrêter de taper maman ?”. »
Le dispositif peut être sollicité directement par les familles ou par des professionnels qui accompagnent déjà les enfants. Notamment, quand il y a une interdiction de contact entre les parents ou un couple divorcé. Mais parfois, même quand les relations entre les parents sont bonnes, l’association intervient. « L’enfant n’a pas toujours sa place dans les parloirs famille. On ne prend pas forcément le temps de l’écouter », souligne Liliane Peisson, vice-présidente de rep Isère. Monsieur Y., père récemment sorti de détention, a pu bénéficier de l’accompagnement de rep Isère. « Cela a été une grande aide pour tenir la détention moralement et psychologiquement pour moi face au manque de mes enfants et une grande aide vis-à-vis de mes ex-compagnes avec qui je ne m’entendais pas, le rep Isère étant un intermédiaire entre les deux », témoigne-t-il auprès de l’association.
« L’association a l’avantage d’être neutre, souligne Liliane Peisson. Lorsque ce sont les services sociaux qui accompagnent les enfants, ils sont davantage dans un rôle de vérification. Alors que, nous, nous ne sommes pas dans la position du service éducatif. Nous assurons notre rôle de présence et de sécurisation pour l’enfant, dans le respect de l’intimité de la relation. » […]
Par Oriane Raffin