Fragments d’une architecture euphorique de Matthieu Poitevin met en lumière d’une manière onirique et poétique l’art premier que constitue l’architecture, dans sa dimension absolue de création et dans son rôle politique essentiel. A la fois manifeste et composite, c’est une ode à l’architecture en tant que discipline culturelle susceptible de concerner l’ensemble de l’humanité, à l’ère où bientôt 85% de l’humanité vivra en ville.
C’est un livre singulier et indispensable, qui fait état du combat de toute une vie, âpre, exigeant, sans répit, mais également plein de lumière et de beauté où les textes et les images se répondent, comme dit le poète « dans une profonde unité ».
Avec Fragments d’une architecture euphorique – disponible dès le 18 octobre, à l’occasion du lancement de la 3e édition du Festival de la Ville qu’il a créé à Marseille avec l’association Va jouer dehors ! — Matthieu Poitevin réaffirme avec fougue, le rôle essentiel de l’architecture pour accompagner les changements profonds du monde à venir, à l’ère anthropocène. Il déploie et soutient une architecture du commun, tournée vers l’autre qui interroge sans relâche les conditions d’habitabilité de notre planète. Pour une architecture et un urbanisme radicalement à réinterroger en fonction des impératifs des crises énergétiques, des mouvements de migration, du réchauffement climatique, des enjeux sociétaux.
Des villes aux montagne, en passant par le bestiaire et les cités méconnues, Matthieu Poitevin livre ses fragments comme autant de terrains d’exploration partagés — un chapitre entier est dédié à Marseille, paradigme de la ville euphorique : insolente, créative et résistante.
Considérant que la ville informelle, sensible, humaine, vivante, spontanée et organique, c’est-à-dire, également « bordélique », est sans doute la forme novatrice de la ville à venir, Marseille est donnée à explorer comme carrefour d’une cette nouvelle urbanité – en assumant et revendiquant sa réalité de ville sauvage.
Je fais de l’architecture pour projeter un monde et y trouver ma place. Alors je cherche, je cherche encore.
Matthieu Poitevin