Maison forte

24 heures à La Maison forte, un lieu de luttes et de possibles

La Maison forte a ouvert en mars 2019, dans l’ancien château de Monbalen, surplombant une vallée boisée et un lac entre Agen et Villeneuve-sur-Lot. Une petite équipe d’une dizaine de personnes y travaille quotidiennement pour créer une « fabrique coopérative des transitions ». Un lieu à la mesure de l’ambition de ceux qui le font vivre, à la fois plateforme de réflexion, d’expérimentation, de recherche et d’échange sur les questions écologiques, économiques, politiques, culturelles et territoriales.

J’ai la chance d’y passer 24 heures, en dehors des temps d’ouverture au public. Chercheuse en art, cofondatrice d’un lieu hybride dédié à la création émergente, j’arrive avec enthousiasme à l’idée de partager nos expériences. J’assiste à leur manière quotidienne de faire vivre ce hub alternatif, d’y accueillir chercheur·euses et artistes en résidence. Comme me l’explique Victoire Dubruel, présidente de l’association, on y est reçu, en invité, à manger ce qui pousse dans le jardin, à boire des vins de la cave biologique. Dans ces moments de convivialité, chacun·e crée, fait, produit, discute, travaille toutes sortes de projets, de manière autonome ou commune, dans les nombreux espaces mis à disposition des « passeurs ».

J’arrive quelques jours après la tenue d’un « Atelier populaire », une des activités signifiantes du lieu. Ces cycles d’ateliers/débats en plusieurs sessions proposent des rencontres qui favorisent une parole citoyenne « plurielle et confrontante ». Après « Manger, c’est politique » en 2020 et « La fable de la création de la monnaie » en 2021, le cycle 2023 aborde la question de l’action locale. Le dernier acte en date, qui animait encore les esprits, traitait de la thématique de la mobilisation écologique depuis des territoires marginalisés. L’intervention de Renda Belmallem, doctorante en théorie politique, militante écologiste, féministe et décoloniale rappelait, dans ce territoire non-urbain, la nécessité d’inventer une écologie politique à partir de la convergence des luttes…

Par Oriane Raffin

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 6, qui explore les territoires et les ruralités. Exclusivement disponible sur la boutique respect :

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MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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