Claude Alphandéry
Crédit : Marion Germa/CC BY-SA 4.0

Claude Alphandéry, résistant

Rencontrer Claude Alphandéry, c’est avoir devant soi une vie d’engagement. Le temps qui passe n’a pas d’effet sur ce jeune centenaire aux yeux qui plissent de plaisir lorsqu’il vous raconte l’anecdote des truffes dans le maquis de la Drôme. Résistant, chef d’entreprise, promoteur de l’économie sociale et solidaire, l’homme s’est toujours engagé mais n’en a jamais fait grand cas. « L’engagement, c’est la rencontre entre une nature particulière et des évènements exceptionnels », dit-il simplement. Récit.

Quand on a 18 ans et qu’on est face à des évènements comme l’effondrement de son pays, et d’une forme de civilisation, s’engager, ça va de soi. On n’a pas l’impression de s’engager. On a l’impression qu’il y a une sorte de nécessité de refuser l’inacceptable. Ensuite les choses évoluent en fonction de comment la situation évolue elle-même. On n’est pas seul dans cette affaire au début, on est en quelque sorte porté par le mouvement ! Ce que vous appelez l’engagement, c’était des tas de petites choses, c’était des petits journaux, des petites manifestations, des actions de solidarité vis-à-vis de ceux qui étaient plus durement frappés par la situation. Des petits jeunes comme je l’étais, qui agissaient de manière très respectable mais sans impact réel, étaient appelés à se réunir autour d’un mouvement qui serait un engagement collectif.

Mais ça n’est pas venu tout seul. Il a fallu œuvrer pour l’unité de la Résistance qui était complètement morcelée. L’engagement, c’est un élan personnel au départ mais qui ne peut exister qu’avec les autres. Il y a des gens qui ont envie de faire quelque chose mais ça ne se transforme que s’il y a une dimension collective. C’est ce qui s’est passé dans les maquis. Tous ces mouvements divisés de Résistance, il fallait les unir en apprenant à discuter, accepter les différences, surmonter les conflits pour faire naître une ambition commune, celle d’une démocratie sociale. La Résistance, grâce au maquis, a pu porter le programme du Conseil national de la Résistance (cnr). Le programme du cnr, ça n’est pas simplement la réflexion de quelques têtes pensantes, bien sûr il fallait ces têtes pensantes, mais dans toute la France il y avait des gens qui discutaient autour de pourquoi la République avait sombré dans la défaite, et comment on pouvait reconstituer un pays.

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50 NUANCES D’ENGAGEMENT

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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