La jeunesse queer veut-elle encore du mariage ?

En partenariat avec têtu· – Une nouvelle génération a pu grandir sans s’inquiéter de savoir si elle pourra se marier ou fonder une famille, de là à dire qu’elle s’engage à corps perdu dans le mariage, il y a un monde… Preuve en est avec cet extrait de l’enquête menée par notre partenaire têtu·.

Océane avait 12 ans lorsque le mariage des couples de même sexe a été autorisé en France. Comme toutes les personnes LGBTQI+ de sa génération, elle a vécu son adolescence et les débuts de sa vie sentimentale tout en sachant que son orientation ne lui fermerait pas les portes du mariage. Si l’étudiante de 20 ans n’avait pas encore conscience qu’elle était lesbienne lors du vote de la loi Taubira, elle se dit rétrospectivement « soulagée » d’avoir grandi après 2013. « J’ai toujours voulu ce schéma classique : rencontrer une femme, me marier et avoir des enfants. » Malgré la possibilité d’adoption encore très théorique dans les faits, la pma ouverte depuis septembre 2021 seulement et la GPA toujours interdite, les jeunes LGBTQI+ de la génération Z, c’est-à-dire né·es au tournant des années 2000, ont un choix que leurs aîné·es n’avaient pas. Ce qui pose la question : cela a-t-il changé leur rapport à l’avenir, au mariage et au désir de fonder une famille ?

Sur le mariage, Bastien est catégorique : il ne mange pas de ce pain-là. « Ça fait partie de la logique d’assimilation à un modèle hétéro que je ne veux pas adopter », balaie le jeune gay de 24 ans. Une critique maintes fois entendue au sein de la communauté LGBTQI+, où d’aucuns se sont toujours demandé pourquoi diable vouloir s’inscrire dans une norme. « Je ne veux pas me marier, c’est clair ! », s’exclame aussi Calypso, 20 ans. Rien à voir, pour elle, avec le caractère hétéronormatif du mariage. La jeune pansexuelle évoque plutôt le nombre de divorces dont elle a été témoin, au premier rang desquels celui de ses parents. « Je me vois plutôt dans une relation stable et exclusive avec une femme, poursuit-elle. Et, si je peux faire ma vie avec elle, tant mieux ! »…

Par Florian Valdeyron

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 4 qui explore les recoins, les marges, les idées et les actions des jeunes engagés et des porteurs d’utopie. Exclusivement disponible sur la boutique respect :

respect 04
AUJOURD’HUI, DEMAIN

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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