Originaire de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, Youssouf Fofana a posé bagages dans le 18e arrondissement de Paris en 2016, en ouvrant sa boutique de vêtements Maison Château Rouge. Si sa marque est aujourd’hui mondialement connue, c’est localement que le jeune entrepreneur reste engagé : pour développer le rayonnement social, culturel et économique des quartiers qu’il affectionne.
Les Oiseaux migrateurs, Maison Château Rouge et maintenant l’Union de la Jeunesse Internationale… Pourquoi déployer tous vos projets dans le 18e arrondissement de Paris ?Quand on a lancé l’association les Oiseaux migrateurs, pour aider au développement des petites et moyennes entreprises du continent africain, on savait que l’Afrique avait besoin d’une meilleure image pour accéder aux marchés internationaux. Ce qui n’est pas toujours le cas, et on le voit à travers l’image négative que certains ont encore des quartiers africains de Paris comme la Goutte-d’Or, Château Rouge ou Barbès. Pour y remédier, on a décidé de raconter l’histoire de ces quartiers, avec nos yeux, de montrer une image différente de celle ancrée dans l’imaginaire des gens. Voilà pourquoi nos projets se font ici. C’est important pour le quartier, mais aussi pour nous, en tant que jeunes issus de la diaspora. Nos parents ont immigré ici dans les années 70, et ce n’est pas normal qu’il n’existe aucun lieu pour raconter leur histoire en 2022. Mais ces quartiers ne concernent pas seulement la diaspora africaine. En réalité, ce sont des « quartiers-monde » qui représentent plusieurs vagues d’immigration successives. Il était temps de raconter toutes ces histoires.
C’est ce que fait Maison Château Rouge via la mode, et ce que fait maintenant l’Union de la Jeunesse Internationale à travers la culture au sens large : raconter ces histoires, et les rendre accessibles au plus grand nombre ?Exactement, même si le brief de départ de l’Union de la Jeunesse Internationale était de créer le Palais de Tokyo des diasporas africaines uniquement. Nous avons ensuite évolué et décidé de mettre en avant toutes les cultures diasporiques que l’on retrouve à Paris, et plus particulièrement dans le 18e. Quand on cherchait le nom de ce centre culturel éphémère, on s’est d’abord inspiré de l’Union des artistes modernes…