Julien Pitinome dans respect 03

Julien Pitinome, photoreporter et coordinateur du Labo 148

Julien Pitinome se bat pour la jeune génération. Notamment au sein du Labo 148, une agence de production de contenus journalistiques et artistiques, projet de La Condition Publique à Roubaix, dont il est coordinateur. L’objectif du Labo 148 ? Offrir aux jeunes la possibilité de se réapproprier les espaces politiques et médiatiques. Leur permettre de se saisir des outils médiatiques et de les réinventer. « Leur parole doit exister, par des projets comme le Labo 148, des médias de proximité, et par la transformation des médias mainstream. Pour que ces paroles existent à l’intérieur, sans qu’elles ne soient récoltées par un cinquantenaire blanc qui vient raconter ce qu’un jeune vit à sa place. » Il crée des ponts entre ces jeunes, les aide à développer leurs talents propres.

Cette rencontre avec l’autre, c’est ce qui l’anime au quotidien, avec l’envie de dépasser les préjugés, de « changer les regards », notamment sur les milieux populaires, dont il est originaire. Julien Pitinome a grandi à Roubaix, dans une famille de mineurs franco-portugais, et déplore la manière dont les médias racontent ces quartiers. « Quand il y a une voiture qui brûle, pas de problème pour que la PQR en parle. Alors que si ça se trouve, le voisin d’à côté répare les toits de tout le monde depuis dix ans et ça, on ne va pas le voir. » C’est ce qu’il transmet aux jeunes du Labo 148, et ce qu’il défend au sein de Fumigène Magazine, magazine des cultures urbaines et du vivre ensemble qu’il a relancé en 2015. Un magazine qui « valorise les gens ».

C’est cette même envie qui habite sa photographie, dans la jungle de Calais comme dans les manifestations des gilets jaunes. Julien est sur le terrain, physiquement engagé, « à la hauteur des gens ». Il prépare en ce moment un grand projet photo : des portraits de famille, représentatifs de cette France plurielle qu’il croise au quotidien. Les familles de Calais, de Roubaix, de Marseille et d’ailleurs, photographiées à la même échelle, pour constituer « les archives modernes de la famille ».

Par Juliette Mantelet

Cet article est extrait de respect 03, qui explore les recoins, les marges, les idées et actions des défis posés par « éduquer » et « habiter ». Exclusivement disponible sur la boutique respect :

respect 03
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TOIT, NOUS

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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