Entreprise inclusive
Crédit : John Schnobrich/Unsplash

Elle aide les personnes autistes à trouver un emploi

Diplômée de l’Essec, Stéphanie Fouquet a décidé de mettre ses compétences et son expérience au service des personnes autistes. En 2017, elle crée Asperteam, une start-up qui accompagne les entreprises dans leurs démarches inclusives et qui facilite l’accès et le maintien à l’emploi des personnes autistes. À ce jour, l’entreprise sociale et solidaire a accompagné 120 personnes vers le chemin de l’emploi.

Difficile de trouver des chiffres officiels sur l’emploi des personnes autistes en France. « Normal, il n’en existe pas, et c’est un vrai problème », nous explique Stéphanie Fouquet, fondatrice et CEO d’Asperteam, et facilitatrice d’inclusion professionnelle des profils atypiques. En cherchant bien, selon différentes études (non officielles, donc), entre 3 et 11 % des personnes autistes auraient un emploi en France. Et très peu d’entre eux évoluent en milieu ordinaire, la plupart étant en Esat (Établissement et service d’aide par le travail).

C’est en partant de ce constat que Stéphanie Fouquet, maman de deux enfants, dont l’un d’eux est autiste, a décidé d’agir, en permettant aux personnes porteuses de TSA (trouble du spectre autistique) d’exprimer leur potentiel en milieu professionnel. « Lorsqu’on a diagnostiqué mon enfant autiste, on m’a dit qu’il vivrait en hôpital de jour toute sa vie, qu’il fallait que je fasse le deuil de l’enfant parfait… Aujourd’hui, il a 23 ans, et il travaille aux États-Unis dans le secteur qui le passionne : le cinéma. Quand je vois son parcours, je me dis que tout est possible. On entend souvent des choses catastrophiques autour de l’autisme, c’est aussi important d’entendre des choses positives, et de montrer qu’avec un bon accompagnement, entre ce qu’on nous dit au moment du diagnostic et là où l’on peut arriver, il y a quand même un gap. »

La réticence des employeurs malgré les bénéfices de la neurodiversité

Les freins à l’embauche sont nombreux pour les personnes autistes. Tout d’abord, la méconnaissance de ce trouble du neurodéveloppement, qui amène son lot de clichés et de stéréotypes en tout genre chez certains employeurs et leurs équipes. Ensuite, il y a la peur de ne pas y arriver pour l’entreprise, de manquer d’énergie, de ne pas trouver le temps ou les financements nécessaires pour mener à bien le projet. Cela demande une certaine agilité en matière de ressources humaines, et c’est dans ce domaine que Stéphanie Fouquet et ses équipes accompagnent chaque entreprise désireuse d’aller vers un modèle d’entreprise inclusive, prête à ouvrir le champ des possibles.

Cela nécessite, en premier lieu, une volonté sincère et totale de l’employeur. « Si l’entreprise est dans une démarche idéaliste ou si elle est prise dans un effet de mode, cela ne fonctionnera pas, elle s’usera sur le long terme. Et si une entreprise embauche des personnes autistes en pensant qu’elles vont super bien travailler et ne jamais rien dire, elles font fausse route, nous faisons très attention à cela. » En second lieu, il est indispensable pour l’entreprise de disposer d’un environnement sain et parfaitement adapté. Pour s’en assurer, Asperteam rencontre l’équipe RH et la MEH (Mission emploi handicap), les sensibilise, et leur explique aussi les avantages d’inclure de la neurodiversité au sein de l’entreprise. « Les autistes ont souvent des talents et de grandes compétences, surtout quand ils évoluent dans leurs centres d’intérêt. Ils sont tellement passionnés qu’il faut parfois même les arrêter. Nous sommes vigilants là-dessus. Au niveau de l’équipe, on s’aperçoit qu’inclure quelqu’un d’un peu différent génère une fierté d’appartenance, de la solidarité, et une intelligence collective émane naturellement. »

Pour une intégration réussie, pas à pas et au cas par cas

Au sein de chaque entreprise accompagnée par Asperteam, un collaborateur est identifié pour devenir le tuteur de l’employé. Des périodes d’immersion ou d’alternance sont ensuite mises en place, pour permettre à l’employé de s’adapter progressivement, et à l’employeur de se rendre compte de la faisabilité du projet. « Au cours de ces périodes que l’on ajuste le diagnostic des besoins en milieu professionnel établi en amont – en matière d’environnement, d’accompagnement ou de temps de travail. Nous faisons du sur mesure, pas à pas et au cas par cas, car il existe des sensorialités différentes. »

Afin d’assurer la réussite de l’intégration d’un employé, un atelier de sensibilisation sur la neurodiversité est destiné aux équipes directes. L’occasion pour les profils neurotypiques et les profils autistes de se rencontrer. « Comme dans toutes démarches de team building, faciliter la rencontre, par une meilleure connaissance de la diversité des profils et des clés sur la communication ou l’organisation, permet d’éviter les malentendus et de potentialiser les richesses de chacun. »

Une fois l’employé en poste, un suivi est opéré sur le long terme : « On accompagne le manager ainsi que le tuteur qui vont suivre la progression interne de compétences. Ils sont reliés au job coach, qui va leur permettre de mieux comprendre une situation ou d’ajuster un comportement si besoin. Enfin, on met également en place un référent ou un buddy, qui va davantage jouer sur les aspects relationnels et informels. Il est notre relais dans l’entreprise. Par exemple, il aura une vigilance toute particulière à ce que l’employé s’arrête de travailler pour aller manger ou faire une pause. »

L’accompagnement d’Asperteam varie selon les profils. Entre 6 à 9 mois, renouvelables si besoin. Le plus important étant que « tout se passe bien, pour tout le monde », tel est l’objectif premier de Stéphanie Fouquet.

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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