Crédit : Valentina Giarre/Unsplash

« Il est urgent de valoriser la diversité des talents »

Moussa Sylla, 27 ans, est un entrepreneur social engagé ! Depuis six ans, le créateur de l’Industrie des talents met son énergie et son expérience au service des talents oubliés. Après un parcours scolaire chaotique, il affirme que l’excellence scolaire n’est pas le seul chemin vers l’épanouissement et la réussite.

Comment s’est déroulé votre parcours scolaire ?
J’ai grandi dans une famille nombreuse de Bagnolet (93) et aimante qui croyait en l’école comme vecteur d’ascension sociale. Pour autant de la primaire à la troisième, j’ai été un élève rebelle, qui avait du mal à rester en place pour étudier. À la fin du collège, j’étais insolent avec mes profs et mes notes étaient en chute libre. Je ne rentrais clairement pas dans les cases. Je savais que l’école n’était pas pour moi, alors j’ai arrêté mes études parce que je voulais travailler. Ma mère m’a fait confiance et j’ai décroché un job de serveur dans le 17ème arrondissement de Paris. Cette première expérience a été un déclic : j’étais valorisé, j’avais des responsabilités, j’étais au contact de nouvelles personnes éloignées de mon univers. J’ai ensuite travaillé comme animateur, passé le BAFA, jusqu’à obtenir l’équivalent d’une licence en animation socio-culturel. Avec la même motivation et énergie, j’ai cofondé l’Association des jeunes de Bagnolet, et cela m’a aidé à grandir.

Il y a une diversité de talents et de chemins qui mènent à la réussite, mais le système scolaire a tendance à ne valoriser qu’une seule voie, celle de l’élitisme.

Quelle est la mission de cette association ?
L’AJDB a pour but de favoriser la participation des jeunes dans la vie locale. Nous accompagnons les idées innovantes de jeunes et développons des événements culturels. L’association propose un programme spécifique dédié aux jeunes de 11 à 17 ans, afin de faciliter l’accès aux activités culturelles, artistiques et sportives, et de les encourager dans cette démarche. Je suis depuis peu passé à l’étape suivante, toujours dans l’intérêt des jeunes en créant une entreprise sociale qui a pour mission d’aider les jeunes de 16 à 20 ans à prendre conscience de leurs capacités et de leurs compétences : L’Industrie des talents.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes et à la société ?
Je ne rentrais pas dans les cases scolaires, et, pourtant, je suis aujourd’hui un entrepreneur social, j’emploie des gens, j’accompagne des jeunes, je contribue à la société. Et cela a pu arriver parce que ma mère, des patrons et des amis m’ont fait confiance. Il y a une diversité de talents et de chemins qui mènent à la réussite, mais le système scolaire a tendance à ne valoriser qu’une seule voie, celle de l’élitisme. Je n’ai rien contre les grandes écoles, mais je pense que la société et nos institutions seraient enrichies par la diversité des parcours et des expériences. Nous avons tous des talents et des formes d’intelligence qui peuvent, une fois identifiés et valorisés, contribuer de manière positive à la société. Il est urgent de valoriser la diversité des talents et des expériences et de se concentrer sur les personnes, leurs forces, leurs envies plutôt que sur leurs résultats scolaires.

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

Inscrivez-vous à notre newsletter