Douche
Crédit : Pixabay

À Clermont, ils proposent des douches aux plus démunis

Chaque mardi depuis le 21 septembre 2021, à Clermont-Ferrand, un camion-douche baptisé « douche en vadrouille » permet aux plus démunis de prendre une douche, mais aussi de rompre leur isolement. Nous avons rencontré Maxime Romeuf, chef de service pôle premier accueil du Collectif partage et projets (CPP), pour qui ce camion-douche unique en France est l’outil idéal pour aller à la rencontre d’un public isolé.

Comment est né ce projet de camion-douche ?
Cela fait quelques années que la mairie de Clermont met en place des rendez-vous qui permettent aux citoyens de participer au budget de la ville. C’est ainsi qu’une Clermontoise a pu proposer l’idée de ce camion-douche. Notre association, en lien avec les services de la mairie, a travaillé durant presque deux ans sur le projet, et le camion a pu effectuer son premier service le 21 septembre dernier. C’est un camion dont l’autonomie est de 400 litres d’eau, pour alimenter 10 douches par jour, et qui dispose d’un générateur.

Ce camion a-t-il été conçu uniquement dans l’objectif d’offrir des douches ?
La fonction principale de ce camion est de créer du lien social. On est content quand une personne vient prendre une douche, mais on l’est tout autant quand elle vient seulement demander de l’aide sur un dossier, prendre un thé chaud ou même faire une partie de pétanque. Ce sont des gens qui ne demandaient plus rien, et qui, par le biais de ce camion, renoue avec le lien social. On a mis en place des aménagements pour permettre aux personnes de s’y sentir bien, comme un barnum chauffé, par exemple. Le camion est géré par deux travailleurs sociaux, qui échangent avec les usagers, tentent de remettre du lien, des habitudes, pour réenclencher du désir chez ces personnes qui n’en ont plus. Et, dans l’idéal, enclencher un début de réinsertion.

Que fait-on de ce public qui ne peut plus venir à l’accueil de jour ?

Votre association dispose d’un accueil de jour, de centres d’hébergement d’urgence et de logements, et organise des maraudes chaque soir d’hiver. En quoi ce camion-douche complète-t-il cette offre de services ?
Ce camion permet d’aller à la rencontre des gens. Ce n’est pas eux qui viennent à nous, mais nous qui venons à eux, un peu comme le principe de la maraude. C’est primordial, quand on sait que de nombreuses personnes en grande difficulté ne peuvent pas ou ne veulent plus se rendre à l’accueil de jour.

Pour quelles raisons ?
À l’accueil de jour, notre mission première est de garantir du lien social. Mais on atteint un tel volume de personnes venant chaque jour qu’il est de plus en plus difficile de faire perdurer ce lien. On en est aujourd’hui à 200 passages/jour dans un lieu conçu à l’origine pour accueillir 60 personnes (à sa construction en 2011). Et quand il y a trop de monde, pour beaucoup, l’autre devient un problème. Ils préfèrent se retrouver en petit groupe, voire seuls avec nous. Que fait-on de ce public qui ne peut plus venir ? La réponse réside en partie dans ce camion-douche, qui offre davantage d’intimité et de lien social. Et cela fonctionne : on aperçoit d’anciennes têtes qui venaient autrefois à l’accueil du jour et qui avaient disparu au fil du temps. C’est même assez surprenant de les voir, car ils vivent dans des squats, souvent seuls, et on avait le sentiment qu’ils s’étaient coupés du monde. On ne les voyait plus que lors des maraudes.

Pensez-vous que l’on puisse aller plus loin avec ce type de projet ?
Selon moi, ce camion a un bel avenir, mais pour l’instant il n’est utilisé qu’une fois par semaine. Nous aimerions nous déployer davantage, mais notre association ne peut supporter à elle seule les coûts de fonctionnement. L’une des pistes serait que d’autres assos puissent en bénéficier, pour toucher des publics différents. Au final, ce camion à permis une synergie entre les services de la mairie (le camion), les services de l’état et notre association, cela donne des perspectives intéressantes pour le futur.


Pour aller plus loin :

Le Collectif Partage et projets, fondé en 1985, est divisé en plusieurs pôles : le pôle Premier accueil qui incorpore l’accueil de jour, la maraude ainsi que le camion-douche et les casiers solidaires ; le pôle Hébergement qui peut accueillir 120 personnes sur deux sites différents ; et le pôle Logement, qui comporte différents sites pouvant héberger des familles.

Infos pratiques :

Hébergement d’urgence – 70 places
23 avenue des landais, 63000 Clermont-Ferrand

Hébergement d’urgence – 50 places
43 rue des chandiots, 63100 Clermont-Ferrand

Logements :
Les Chalêts – site de stabilisation
Rue du Pré la Reine, 63100 Clermont-Ferrand

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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