Crédit : Yogendra Singh/Unsplash

Que faire en cas de harcèlement au travail ?

Malgré des avancées en matière de sensibilisation, de nombreux employés, qu’ils soient victimes ou témoins, ne savent pas toujours quoi faire ou qui contacter en cas de harcèlement au travail. D’autres ont peur de sanctions ou de perdre tout simplement leur emploi. Alors que peut-on faire et par où commencer ?

Le harcèlement sexuel au travail

Au regard de la loi, il existe deux types de situation dans lesquels le motif de harcèlement sexuel peut être retenu :

  • lorsque l’harceleur exerce une pression grave dans le but d’obtenir un acte de nature sexuel auprès d’un ou d’une collègue,
  • et lorsque l’harceleur tient des propos ou adopte des comportements à connotation sexuelle non désirés et répétés. Dans ce cas, c’est « répété » à partir de deux fois.

À noter que le harcèlement sexuel peut être subi également en dehors du lieu et des horaires de travail, lors d’un after-work ou via des mails ou des SMS, par exemple.

Le harcèlement moral au travail

Le harcèlement moral se manifeste par des agissements pouvant altérer significativement les conditions de travail d’un employé – porter atteinte à ses droits et à sa dignité, altérer sa santé physique et mentale, ou compromettre son avenir professionnel. Il peut s’agir :

  • de critiques, de moqueries ou d’humiliations à répétition,
  • d’insultes ou de menaces,
  • d’un refus de communication,
  • d’une absence de consignes ou de consignes contradictoires,
  • d’une charge abusive de travail (qu’elle soit excessive ou au contraire famélique),
  • de tâches dépourvues de sens ou sans rapport avec sa fonction.

Le harcèlement moral peut également être subi en dehors du lieu et des horaires de travail.

Premier réflexe : rassembler des preuves

Dans un cas de harcèlement, la victime doit apporter des preuves. Il peut s’agir de témoignages de collègues, du médecin du travail, mais aussi et surtout de tous les documents écrits comportant des éléments présumant du harcèlement (mails, sms, etc.).

En revanche, inutile d’enregistrer le harceleur à son insu, ce type de preuve jugé déloyal par la justice ne pourra être retenu contre lui.

La prise d’acte ou le droit de retrait

Dans les cas extrêmes, si la situation n’est plus tenable au sein de votre entreprise, si vous êtes à bout, alors il est conseillé de quitter votre poste et d’envoyer un courrier à votre employeur mentionnant les faits reprochés, même si ce n’est pas lui le harceleur.

Si le harcèlement est reconnu par la justice, et de facto la prise d’acte justifiée, votre employeur devra vous verser des indemnités pour le préjudice moral, ainsi que pour les pertes de salaires causées par votre absence au travail.

Qui contacter si vous êtes victime d’harcèlement au travail ?

Vous pouvez vous diriger vers une ou plusieurs de ces instances et personnes à la fois :

Votre employeur

L’employeur a pour obligation de garantir la sécurité physique et psychologique de ses employés. Donc, si vous le pouvez, dirigez-vous en premier lieu vers votre employeur qui mènera son enquête et sanctionnera le harceleur si les faits sont avérés, comme le stipule le Code du travail : « l’employeur doit prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de prévenir les faits de harcèlement, d’y mettre un terme et de les sanctionner. »

Les responsables du personnel ou le comité social et économique

S’il est difficile, voire impossible, pour vous de vous rapprocher de votre employeur, vous pouvez alerter le CSE ou les représentants du personnel, qui vous aideront dans vos démarches et qui avertiront eux-mêmes l’employeur d’un cas de harcèlement.

La médecine du travail

En cas de suspicion de harcèlement, la médecine du travail peut vous procurer un arrêt maladie sans en informer les raisons à votre employeur. Cet arrêt, ainsi que le témoignage de médecin de travail, peuvent venir agrémenter votre dossier de preuves pour la justice.

L’inspection du travail

S’il n’existe pas de représentant du personnel ou de CSE, rapprochez-vous de l’inspection du travail qui se chargera de contacter un agent de contrôle pour, dans un premier temps, vérifier si les faits signalés constituent bien un fait de harcèlement, et, dans un second temps, mener son enquête.

Si le harcèlement est avéré, il en informera le Procureur de la République et une plainte pourra être déposée.

Le conseil des prud’hommes

Concernant les préjudices subis, vous pouvez faire appel au conseil des prud’hommes. Pour cela, il vous faudra présenter les preuves du harcèlement subi (comme on l’a écrit plus haut). A noter que vous ne pouvez pas saisir les prud’hommes si les faits datent d’il y a plus de cinq ans.

Si le harcèlement est avéré, l’employeur, même s’il n’est pas le harceleur, devra vous dédommager.

Le juge pénal

Si vous souhaitez poursuivre l’auteur du harcèlement au pénal, il vous faudra déposer une plainte. A noter, là encore, que vous ne pouvez pas saisir le pénal si les faits remontent a plus de six ans.

Si un syndicat est présent dans votre entreprise, il peut porter plainte en votre nom et pour votre compte.

Le Défenseur des droits

Si le harcèlement moral est lié à une quelconque discrimination (genre, couleur de peau, orientation sexuelle, etc.), vous pouvez saisir le Défenseur des droits (ou l’un de ses délégués sur le territoire).

Des hotline dédiées

Si vous êtes victime de harcèlement au travail et que vous préférez en faire part, dans un premier temps, à une personne extérieure à votre entreprise, des hotline existent. Elles vous conseilleront et vous orienteront dans vos démarches.

France Victimes

Tél. : 116 006 (hors métropole : +33 1 80 52 33 76), joignable 7j/7 de 9h à 19h. Numéro gratuit.
Email : contact@france-victimes.fr

Association harcèlement moral stop

Tél. : 01 56 34 01 76 / 06 07 24 35 93
Email : hms@hmstop.com

Association des victimes de harcèlement au travail

Tél. : 04 90 89 64 38 / 06 15 72 30 55
Email : contact@avht.org

Pour conclure

Sachez que les personnes dénonçant un cas de harcèlement au travail ne peuvent être sanctionnés, sauf, bien entendu, s’ils portent de faux témoignages ou si leur intention est de nuire à une personne accusée à tort de harcèlement.

Le harceleur, lui, commet un délit pénal et peut encourir une peine de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.

Pour aller plus loin :

https://www.service-public.fr

https://travail-emploi.gouv.fr

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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