Victoire Theismann
Crédit : Arno Waser

Victoire Theismann : « On ne change pas le monde sans commencer par soi »

La situation de la planète, du climat, du vivant dans son ensemble a beau être critique, pas question de se résigner à l’impuissance. À notre niveau, nous avons la possibilité de faire une différence dans ce monde, en nous alignant à nos valeurs, nous rappelle la psychanalyste Victoire Theismann, dans son livre Si je change, le monde change, publié aux éditions Pygmalion. Entretien.

Comment dépasser le sentiment d’impuissance face à l’état de la planète ?
On peut sortir du déni et de l’immobilisme, en commençant par s’informer. J’ai appris beaucoup de choses en regardant des documentaires comme Demain de Cyril Dion ou Legacy de Yann Arthus-Bertrand. Il y a des citoyens de plus en plus nombreux qui s’engagent et qui construisent une société plus solidaire. Je crois au battement d’aile du papillon. Il est temps de sortir de notre cocon collectif pour lancer un tsunami de transformation, mais on ne change pas le monde sans commencer par soi. Que suis-je prête ou prêt à mettre en place dans mon quotidien pour rendre ma vie plus douce et plus harmonieuse ? C’est la première question à se poser.

Chacun de nos choix a un impact sur l’ensemble des individus de cette planète et sur les écosystèmes.

Aurions-nous plus de pouvoir sur le monde que ce que nous croyons ?
Nous sommes des consomm’acteurs, il ne faut pas tout attendre de nos gouvernements qui ont finalement peu de pouvoir face aux lobbies. On nous dit que changer nos façons de vivre et de consommer est dangereux pour l’équilibre de la société. Tous nos achats sont des actes politiques. En comprenant que ma surconsommation est le plus souvent une façon de remplir un vide intérieur, je peux faire le choix de revenir vers moi-même et de m’aligner avec des valeurs qui me ressemblent. Ce qui nous empêche d’avancer, c’est la peur. En nous reconnectant à notre élan de vie, on peut dépasser la peur de l’inconnu. Chacun de nos choix a un impact sur l’ensemble des individus de cette planète et sur les écosystèmes.

La bienveillance envers soi est aussi une clé ?
Si nous changeons notre regard sur nous-même, si nous apprenons à être cohérents, bienveillants, responsables, alors tout devient possible. Nous vivons sur une planète dont la beauté est d’une diversité immense. Cela nous demande simplement de ralentir, de nous poser pour être vraiment là où nous sommes et d’oser sortir de nos zones de confort. C’est aussi en se trompant qu’on avance. Nous pouvons changer le monde et le rendre meilleur pour tous, en commençant à être bienveillant avec soi.

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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