Artichauts
Crédit : Martin Adams/Unsplash

Freegan truck tour : des étudiants sensibilisent au gaspillage alimentaire

Dans la région de Morlaix, quatre étudiants s’engagent contre le gaspillage alimentaire. Ils veulent récupérer des invendus et distribuer gratuitement des repas. « Les poubelles sont souvent pleines, c’est incompréhensible. »

Tout a démarré autour d’une petite exploitation biologique, au sein du lycée agricole Suscinio-Morlaix, quand deux étudiants en BTS Gestion & protection de la nature ont commencé à récupérer des invendus, des produits hors calibre ou un peu abîmés. Ces produits, au lieu d’être jetés au compost, ont été stockés dans un cabanon pour que chacun puisse se servir gratuitement. Action utile en ces temps difficiles. Puis, l’idée est venue d’aller plus loin durant cette période de crise sanitaire qui touche tout particulièrement les étudiants et les jeunes sans ressource, ni job…

Lou et Maya, bientôt accompagnés par Manoé et Lorette, avec qui nous avons échangé, ont alors contacté en début d’année les commerces de proximité, des grandes surfaces, des boulangeries, ainsi que des agriculteurs du coin pour revaloriser leurs invendus ou des produits frais consommables mais au mauvais calibre. Leur intention : sensibiliser à la lutte contre le gaspillage alimentaire auprès de toutes et tous.

Pour mettre en place la première action, les quatre ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Leetchi pour pouvoir acheter l’essentiel : masques, gants, épices, huiles, essence. Et puis, ils se sont lancés il y a quinze jours avec les mets récupérés devant un Intermarché de Morlaix. « On a cuisiné avec des bénévoles et on a distribué le tout gratuitement. On a préparé 200 repas, partagé 25 litres de jus, mais aussi des paniers de légumes, résume Lorette… En tout, 300 personnes sont passées, poursuit-elle. On a croisé des étudiants, des personnes en situation de précarité, des SDF, des familles avec des enfants. C’était agréable de voir tout ce beau monde dans cette période stressante. Surtout qu’actuellement, on a plutôt l’habitude de se méfier des gens… Alors, cela nous a fait du bien. »

Des poubelles pleines : « C’est incompréhensible… »

« On veut sensibiliser et toucher un public large, glisse Lorette. J’ai fait les poubelles pendant quelques temps aux abords des grandes surfaces, et c’est horrible de voir ce que les magasins laissent derrière. Ils donnent à de nombreuses associations, d’accord, mais pas assez. Les sacs sont pleins de produits que l’on peut consommer. Souvent, ce n’est pas la date qui est dépassée, précise-t-elle. Dans les poubelles, on peut trouver par exemple un paquet de 12 yaourts non consommés, uniquement car un seul pot a été cassé. Et c’est pareil pour les packs de bières… Une bouteille s’est brisée, les autres sont donc parties à la benne… C’est incompréhensible, il faut en parler. »

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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