Alice Vivian
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Comment redonner du sens à son travail ?

Et si la clé de notre épanouissement au travail se trouvait dans cet état que l’on appelle le flow ? Cet état de pleine présence où nous exprimons nos talents au service de ce qui fait sens. Alice Vivian, fondatrice de MOJOM, conférencière et formatrice en gestion du stress, bien-être au travail et activation des talents, nous propose quelques pistes pour nous reconnecter avec cette sensation d’alignement intérieur. Entretien.

Comment définissez-vous le flow ?
Le flow, c’est cet état d’alignement entre vos pensées, vos émotions et votre corps qui vous informe que vous êtes à votre juste place, dans la pleine expression de vos talents. Nous l’atteignons en exerçant une activité qui nous plaît, durant laquelle nous pouvons même perdre la notion du temps. En état de flow, nous sommes absorbés par notre activité, dans un état de pleine présence à ce que nous faisons, parce que nous faisons une activité qui a du sens pour nous.

Comment accéder à cet état de flow au travail ?
Pour accéder à cet état, il faut être conscient de ses talents, c’est-à-dire à ce que nous savons faire naturellement sans effort, et surtout, qui nous procure de la joie. Cela paraît contre-intuitif pour beaucoup de personnes, parce qu’on nous dit depuis l’enfance que le travail, c’est l’effort, et que l’effort amène la performance. L’état de flow nous suggère qu’il y a une autre voie, plus légère, plus fluide, détachée du résultat immédiat dans laquelle nous pouvons exprimer le meilleur de nous-même. Ce qui bloque l’accès à l’état de flow, c’est le stress, l’anxiété, ou la peur qui agitent notre cerveau reptilien et inhibent la créativité. Pour être dans son flow, il faut donc à la fois faire ce que nous aimons et ce que nous savons faire naturellement, mais dans de bonnes conditions. Le stress est le plus grand ennemi du flow. Cela signifie que les individus ont la responsabilité de prendre soin d’eux pour éviter d’être submergés et que les organisations ont la responsabilité de créer les conditions favorables au bien-être des salariés.

Vous accompagnez de nombreuses personnes sur ce chemin, pourquoi la demande explose-t-elle ?
Les maladies psychiques (burn-out, dépressions, anxiété) liées au stress ont augmenté de 30 % avec la crise sanitaire. C’est un enjeu de santé publique que de favoriser le bien-être mental des salariés. Grâce à l’intelligence corporelle et des outils comme la respiration et la méditation, on peut refaire circuler l’énergie bloquée, c’est ce que je propose à travers mon programme d’accompagnement MOJOM. Plus globalement, l’entreprise demande aux salariés d’être empathiques, créatifs, collaboratifs, mais tant qu’elle ne résoudra pas la question du stress, cela restera une mission impossible. Un quart des salariés ne connaissent pas l’état de flow, et une personne sur deux y accède de manière occasionnelle. Il est urgent de changer la culture du travail pour retrouver un équilibre entre le corps, l’esprit et le cœur. C’est le rôle des DRH et des managers d’activer les talents des collaborateurs dans un cadre où règnent la confiance et la sécurité. Beaucoup de personnes souffrent au travail parce que leurs talents ne sont pas reconnus ou parce qu’elles n’ont pas la liberté d’être créatives. Elles perdent alors leur motivation et leur confiance en elles. Prendre soin des ressources humaines, c’est le défi de la société d’aujourd’hui.

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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